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Maladie de Gaucher : cohorte française de 89 patients traités par vélaglucérase alpha - 22/05/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.03.046 
J. Stirnemann 1, , C. Serratrice 2, M. Bengherbia 3, K. Yousfi 3, C. Rose 4, A. Masseau 5, P. Hutin 6, J. Leone 7, M. Berger 8, F. Camou 9, N. Belmatoug 10
1 Medecine interne générale, hôpital universitaire de Genève, Genève, Suisse 
2 Service de médecine interne et réhabilitation, hôpital universitaire de Genève, Genève, Suisse 
3 Centre de référence des maladies lysosomales, hôpital de Beaujon, Clichy, France 
4 Médecine interne, université catholique de Lille, Lille, France 
5 Médecine interne, CHU de Nantes, Nantes, France 
6 Service de médecine interne, centre hospitalier de Cornouaille, Quimper, France 
7 Service de médecine interne, CHU de Robert-Debré, Reims, France 
8 Médecine interne, CHU d’Estaing, Clermont-Ferrand, France 
9 Réanimation, hôpital Pellegrin, Bordeaux, France 
10 Médecine interne, hôpital Beaujon, Clichy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie de Gaucher (MG) est une maladie lysosomale autosomique récessive, due à un déficit de l’activité enzymatique en glucocérébrosidase, conduisant à l’accumulation de son substrat, le glucosylcédamide, dans les macrophages du foie, de la rate et de la moelle osseuse. Le type 1 (le plus fréquent) et le type 3 (atteinte neurologique) peuvent être traités, alors que le type 2 (pronostic très sombre) ne bénéficie pas de traitement. La MG se manifeste par une hépatomégalie, une splénomégalie une thrombopénie, une anémie et des événements osseux [EO] (ostéonécrose épiphysaire, infarctus osseux, fracture pathologique). Certains biomarqueurs sont élevés (chitotriosidase, CCL 18, ferritine). La MG bénéficie de plusieurs traitements spécifiques : enzyme de substitution (imiglucérase, velaglucérase, taliglucérase) ou inhibiteur de substrat (miglustat, éliglustat). La vélaglucérase alfa (VPRIV®, laboratoire Shire) est disponible en France depuis 2010. Nous décrivons ici l’évolution sous traitement de 89 patients français ayant bénéficié d’un traitement par vélaglucérase.

Patients et méthodes

Analyse du registre français de la MG (RFMG) du Centre de référence des maladies lysosomales (CRML), labellisé par le Comité des registres–maladies rares (Inserm, InVS) depuis 2009. Tous les patients français enregistrés dans le RFMG et ayant bénéficié d’un traitement par vélaglucérase dans leur suivi ont été analysés (date d’analyse au 30.09.2016). L’analyse des marqueurs biologiques sous vélaglucérase était effectuée par modèle linéaire mixte.

Résultats

Quatre-vingt-neuf patients ayant eu un traitement par vélaglucérase ont été identifiés dans le RFMG. Au début du traitement par vélaglucérase, l’âge médian était de 47 ans, 87 patients avaient un type 1 et 2 un type 3 ; 45 % étaient des femmes, 28 % étaient splenectomisés et 54 % avaient eu au moins un EO.

Parmi ces 89 patients, 70 (79 %) avaient eu un autre traitement spécifique de la maladie de Gaucher avant l’introduction de la vélaglucérase. Une majorité de patients qui ont switchés vers la vélaglucérase (53/65 soit 80 %) l’ont été en raison de la pénurie d’imiglucérase survenue en 2009–2010. La durée médiane du suivi sous vélaglucérase alfa était de 31,9 mois (0 à 73). Aucune ostéonécrose et deux infarctus osseux sans retentissement fonctionnelle sont survenus durant le traitement par vélaglucérase alfa. L’hépatomégalie a été retrouvée chez 17/26 patients (65 %) avant le début de la vélaglucérase et chez 18/41 patients (44 %) à la dernière évaluation ; la splénomégalie chez 15/22 (68 %) au début du traitement et chez 17/34 (50 %) à la dernière évaluation. Sur la population complète, l’hémoglobine augmentait significativement sous traitement (+0,17g/L chaque année, p=0,03), la ferritine baissait (−30ng/L chaque année, p=0,04), comme la chitotriosidase (−477 nmol/h/mL chaque année, p=0,036). Le taux de plaquettes restait stable. Les événements indésirables (EI) survenus sous traitement étaient tous peu sévères (asthénie, troubles digestifs, malaise vagal, toux, palpitations), sauf une allergie importante chez un patient qui avait déjà présenté une allergie grave à l’imiglucerase. Sur la population de patients naïfs (19 patients n’ayant pas bénéficié de traitement avant vélaglucérase), le taux de plaquettes augmentait de 23 000/L/an (sd 12 000).

Conclusion

L’analyse des données des patients sous vélaglucérase du Registre français de la maladie de Gaucher permet de conclure que ce traitement est efficace sur les paramètres cliniques et biologiques. L’incidence d’événements osseux sous vélaglucérase est comparable à celle sous imiglucérase. Le traitement est bien toléré.

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